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Mois : janvier 2022

Quelques éléments sur la découverte du blason de Goyrans

Il y a 92 ans, à Castanet Tolosan un « Grand Concours Agricole Départemental » est organisé les 27, 28 et 29 septembre 1929 sous la présidence effective du ministre de l’agriculture et le haut patronage du conseil général, de divers organismes agricoles ainsi que de M. le docteur Delherm, conseiller général et maire d’Auzeville.

À cette occasion, on publie un opuscule de 75 pages, intitulé : « Un canton languedocien: Castanet-Tolosan ».

Cette plaquette commémorative est définie comme une étude « géographique, historique, touristique, agricole » par son auteur Danton Cazelles.

Cet auteur nous intéresse à plus d’un titre.

Il naquit dans l’Hérault en 1867 et mourut à Toulouse en 1961. Il est à la fois écrivain, poète occitan et érudit passionné par l’histoire du Languedoc.

Il fut aussi majoral du Félibrige.

Le Félibrige est une association qui œuvre dans un but de sauvegarde et de promotion de la langue, de la culture et de tout ce qui constitue l’identité des pays de langue d’oc.

Ce grand mouvement de revendication identitaire, fut fondé en 1854 par 7 jeunes poètes provençaux avec, à leur tête, Frédéric Mistral qui obtient le prix Nobel de littérature en 1904 pour son œuvre « Mireille » écrite en langue d’oc.

L’emblème du Félibrige est une étoile à 7 branches. Son hymne « La Coupo Santo » est devenu l’hymne de l’ensemble des pays d’Oc.

Pendant près de 30 ans, Danton Cazelles  est instituteur à Castanet.

C’est lui qui fait admettre aux autorités publiques, que le terme « Tolosan » soit associé à celui de Castanet et un décret de 1922 lui donne satisfaction.

Tout cela démontre le sérieux de son étude !

L’ouvrage qui nous concerne présente chaque commune  et se termine par plusieurs dossiers généraux consacrés au canton.

Grâce à ce petit livret, le blason de Goyrans est visible à deux reprises sur la couverture, avec les blasons des autres communes, puis avant le chapitre consacré à Goyrans . Il représente un lion noir dressé sur ses pattes arrière sur fond jaune ou en utilisant la terminologie héraldique : «  d’or au lion de sable  ».

Ayant découvert cette brochure, Francis Barthès, ancien maire du village, remet à l’honneur notre blason sur les plaques indiquant le nom des chemins et sur les divers documents de la  mairie.

L’origine de ce blason est plus obscure et devra faire l’objet d’une étude plus approfondie. Il est permis de supposer que ces armes sont celles d’une ancienne famille seigneuriale au XIII° siècle : les « de Goirons » ou «  de Goyrans ».

La partie se rapportant à notre commune nous donne plusieurs indications intéressantes et pittoresques :

Population : 138 habitants

Fête Locale : 24 Juin (Pour la St. Jean Baptiste patron de la paroisse)

Maire : Arpizou,  adjoint : Milhès.

Secrétaire de Mairie : Mme Dupont, institutrice (école mixte)

Curé : Labit, desservant à Clermont.

T.S.F. : 3 postes : 1 à l’école, 1 chez le forgeron et 1 chez M.Bigot

Un café : M.Crouzilles, épicier-mercier

Forgeron : M.Morelis (arrière grand-père de Mme Arlette Jean)

Médecin : Docteur Dubois à Venerque


Agriculture :

Superficie de la commune :  569 hectares en terrain argilo-calcaire, sauf lieu-dit le moulin en terrain siliceux

80 ha en blé ; 20 ha en avoine ; 10 ha en orge et 30 ha en maïs

Vignes : 7,5 ha

15 charrues Brabant ; 30 herses ; 15 houes ; 1 tracteur ; 1 pulvérisateur à bât 

10 moissonneuses lieuses ; 15 faucheuses ; 2 semoirs ; 2 machines à battre 

Ovins : 130 ; bovins : 17

Bœufs de travail : 22 paires


Métairies :                     Propriétaires ou fermiers       Lieux-dits

Badel                             Troy

Dille                              Arpizou

Fontpeyre                      Baruthel

La Roque                       Bigot

Métairie d’en bas            Bigot

Négri                             Bigot

Le Père                                                                          Couydoux

Saint-Martin                   Tertre                                       Marty

Le moulin                      Tertre                                      

Panteville                       Paris

La petite Borde              Pradel                                      Le village

Château                         Delmas                                 

  

L’Alambic

Nous nous intéressons cette fois à la mémoire récente du village en faisant revivre un instant l’alambic de Goyrans, instrument aujourd’hui disparu, mais dont les anciens ont gardé le souvenir*. A quoi ressemblait-il ? Où était-il situé ? Comment a-t-il fini ? Amis Goyranais, tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur notre alambic vous est aujourd’hui révélé.

Comme à peu près toutes les communes de la région, Goyrans était naguère largement
couverte de vignes. L’existence de lieudits « la Vignasse » et « vigno blanco » (au sud du
chemin des Crêtes, coté Lacroix-Falgarde) atteste assurément de la présence de vignes. On en
trouvait alors autours de toutes les fermes. C’est ce que traduit la belle expression de madame
Jean :

« Comme on avait un cochon, on avait une vigne »

Nous allons relater ici la distillation de l’alcool car Goyrans avait son alambic ! Au début du XXe
siècle, une loi oblige les communes à mettre un local public à la disposition de tous les
habitants destiné à la distillation des produits agricoles, afin que les particuliers ne puissent
plus se soustraire à la surveillance de la régie. En réponse à cette loi, le conseil municipal de
Goyrans du 26 juin 1905 prend la décision suivante :

« Le conseil émet le vœu qu’il n’y ait pas lieu de désigner de local, pour le moment du
moins, pour la distillation des produits agricoles »

Ce qui est intéressant dans cette décision est l’utilisation de l’argument suivant :

« Il n’y a jamais eu dans la commune d’alambic »

Ainsi donc, les goyranais ne distilleraient pas !?

Si le vin produit était à l’époque partagé entre le propriétaire et l’exploitant de la vigne,
l’alcool était réservé à la consommation du seul vigneron. Après avoir pressé le raisin, le
résidu (« moult ») était placé dans des caisses rondes, en bois : les « comportes ». Elles étaient
faites à partir de « barriques bordelaises » de 200 litres, coupées en deux.

On recouvrait ce précieux moult d’une fine couche de terre, pour éviter qu’il ne sèche… en
attendant le passage à l’alambic.

Jusque dans les années 50, c’est avec une charrette tirée par des bœufs qu’on transportait les
comportes sur le lieu de distillation, toujours situé près d’un court d’eau (le plus souvent,
c’était à Venerque). Voici un dessin de l’étrange machine, fruit des souvenirs émus de Mr.
Faur :


Il était constitué d’une chaudière ronde au dessus de laquelle se trouvait une cuve en
cuivre surmontée d’un couvercle terminé par un tuyau avec serpentins (tout cela en
cuivre) qui venaient plonger dans une cuve remplie d’eau où se condensait l’alcool. On
notera que l’alambic était ambulant.

L’eau de vie était recueillie dans une bombonne que les utilisateurs portaient
précieusement. « Quand ils portaient ça, on aurait dit qu’ils portaient le Bon Dieu » se
souvient Mme Bastide. C’est qu’on avait droit à 20 litres par exploitant (pas plus), le surplus
étant lourdement taxé. Cependant, il arrivait qu’on distillât plus d’alcool que les 20 litres
autorisés. Certains assurent que dans les buissons de Venerque, il était possible de trouver des
bonbonnes savamment dissimulées.

L’alcool produit était destiné à la consommation familiale. « On ne prenait pas le café sans un
petit peu d’eau de vie
« , raconte Mr Faur, lorsqu’on recevait un visiteur ». Pendant les années
de guerre, le précieux liquide servit même de monnaie d’échange auprès des marchands de la
ville qui passaient au village. Illustrons ce point précis par une anecdote :

Les villageois disposaient de tickets « monnaie-matière » remis avec parcimonie par
les autorités de Castanet. Lors du passage à Goyrans d’un quincaillier de Toulouse,
une dame était intéressée par une casserole, mais n’avait pas de ticket. Le quincaillier
se montrait inflexible :

– « Et avec un peu de goutte ?« 

L’homme tendit l’oreille… et le marché fut conclu (un litre d’eau de vie pour une
casserole)

L’alambic était stationné à Goyrans, dans la métairie Saint-Martin, maison où a longtemps
habité Mme Sauliac. Il appartenait à un bouilleur de crû, Mr Mirouse, qui résidait à Saint-
Giron et se déplaçait avec sa femme, travaillant elle-même à l’alambic. On devait déclarer
toutes les sorties de la machine à la régie des alcools. Lorsque le sympathique artisan a pris sa
retraite, il a signalé à la régie que la distillation était terminée. L’alambic n’a donc plus quitté
sa grange. Qu’allait alors devenir ce magnifique instrument ? Car l’état, désireux de ne pas
soumettre nos concitoyens à la tentation, était taraudé par un doute : les Goyranais n’allaient-t-
ils pas finir par distiller en cachette ?

Un triste jour de la fin des années 70, Mr Faur a été mandé pour accompagner un contrôleur
des impôts à la métairie Saint-Martin. Il était alors conseiller municipal (élu le 26 mars 1977)
et représentait la mairie. Arrivé devant l’alambic, le contrôleur a forcé Mr Faur à le détruire
devant lui, la mort dans l’âme… à coups de pioche. Ainsi disparu le dernier représentant local
d’un savoir faire artisanal plusieurs fois séculaire.

NB : Le premier traité français consacré à « l’art de la distillation » daterait de 1311.

(Le Petit Goyranais – n° 20 – Mai 2011)

Histoire du village

Ecrire une histoire de Goyrans, même succincte, est un travail de longue haleine. En attendant que ce texte sur l’histoire de notre village soit prêt, nous vous invitons à consulter ce qu’en dit Wikipédia et à vous régaler des petits morceaux d’histoire de Goyrans que sont les anecdotes occitanes et les chroniques de « l’opération mémoire ».

Nous pouvons tout de même donner l’origine du nom de Goyrans. Contrairement à ce que prétendent certaines brochures, rapprocher Goyrans de « goyre » (« buse » en languedocien) est totalement fantaisiste ! Michel Ruffié nous révèle que le nom de Goyrans est en réalité un anthroponyme dérivé du nom d’un seigneur local. Il est en effet très fréquent à l’époque de donner aux lieux le nom de leurs habitants. Or dans un document de 1255 concernant les limites des possessions des chanoines de Saint-Etienne, il est question d’un certain Pétrus Johannes de Goirons, qui résidait sur le territoire qui correspond aujourd’hui au village de Goyrans.

Le nom Goirons est d’origine germanique (Allemand). Les allemands ont en effet occupé la région avec les Wisigoths, à la chute de l’empire romain.

Affaire Nicolas Bacquiès

Nous abordons cette fois un épisode très précis, situé en 1848, qui met en lumière un personnage méconnu de la commune : Nicolas Bacquiès. Qui était-il ? Pourquoi a-t-il fait irruption dans notre histoire locale ? C’est ce que nous* avons cherché à savoir. Nous sommes heureux de vous faire partager les résultats de nos investigations.

Le 19 mars 1848, le village de Goyrans est en fête et célèbre l’union de Jacques Fauré et de
Françoise Aspe. La surprise provient du certificat de mariage, rédigé par « nous, citoyen
président Bacquiès, officier de l’état civil
», qui se substitue au maire de la commune,
Raymond Malidat, 45 ans, pourtant élu le 15 octobre 1843.

Dans les semaines qui suivent, le mystérieux Nicolas Bacquiès (il n’est même pas conseiller
municipal) rédige de nouveaux actes officiels en temps que « officier de l’état civil » (le 6
juin) puis le conseil municipal du 4 juillet s’ouvre « sous la présidence du citoyen Bacquiès,
maire ». A cette occasion, le conseil a la composition suivante :

– Nicolas Bacquiès (maire)

– Raymond Malidat

– Pierre Laguens

– Martin-Auguste Lassus

– Bertrand Tourrier

De nouvelles élections municipales sont organisées en juillet 1848. Sont élus, dans l’ordre :
François Malidat (jeune), Demberge, Laguens, Raymond Malidat, Crouzade, Lafons, Nicolas
Bacquiès, Tourrier, Lassus, Lassus. Selon la tradition, le conseil procède à l’élection du
maire : Raymond Malidat (adjoint, Bertrand Tourrier). Nicolas Bacquiès assiste aux conseils
des 3 et 17 septembre, puis… il n’est plus jamais question de lui !

Que s’est-il passé ? Qui était le mystérieux maire Bacquiès ? Nous avons cherché à faire toute
la lumière sur cette ténébreuse affaire.

Replaçons d’abord la politique locale dans le contexte de l’époque. Si le conseil du 10 février
1848 s’ouvre « Au nom du roi des français », les suivants porteront désormais la mention de
« République française, au nom du peuple français ». Nous sommes en pleine révolution !
Louis-Philippe est renversé fin février et un gouvernement provisoire est mis en place. Après
les législatives d’avril, la nouvelle assemblée prononce la république en mai. Durant ces mois d’incertitude politique, il semble que dans tout le pays, les institutions en place soient remise en cause. A Goyrans, le maire Raymond Malidat est donc remplacé par un intérimaire : le citoyen Nicolas Bacquiès. Mais qui est ce mystérieux Bacquiès, qui s’est jusque là tenu à l’écart des affaires publiques et qui disparaitra peu après ?

En réalité, les municipaux le connaissent. Un an plus tôt (13 juin 1847), le maire Raymond
Malidat a invité les 30 personnes les plus imposées du village à assister à la séance du conseil.
Un seul a répondu présent : Nicolas Bacquiès. Il a 79 ans à l’époque. Une étude détaillée de
l’état civil nous révèle qu’il est le doyen de Goyrans, depuis 1839. Il est assez naturel qu’on
pense à le nommer maire intérimaire, dans cette période troublée, de par sa situation de
notable et de doyen de la commune. Après la stabilisation de la situation politique et élection
de juillet où il est élu, Nicolas Bacquiès assiste aux premiers conseils municipaux puis…
meurt, le 21 novembre 1848.

Non, notre concitoyen Nicolas Bacquiès n’était pas un usurpateur, et Goyrans doit le regarder
comme un de ses honorables enfants. Fils de Pierre Bacquiès et de Jeanne Carutet, il a été
notre doyen du 7 juillet 1839 au 21 novembre 1848 et a connu son petit moment de gloire
locale en occupant la fonction de maire, durant quelques mois, dans cette période agitée qui a
vu la France renoncer définitivement au principe de la royauté.


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